EnseignementsSciences de la vie et de la terre

En route vers les volcans !

  • Jour 1

Et c’est parti !

Enfin, les élèves peuvent reprendre le chemin de l’école buissonnière. Bien entendu dans le cadre de séjours pédagogiques encadrés et en conformités avec les règles sanitaires en vigueur.

C’est ainsi que nos élèves de 4èmes 4 et 4èmes 6 se sont retrouvés devant les portes du collège dès 7 heures du matin avec valises, pique-niques et de quoi prendre des notes pour la journée. L’ambiance est joyeuse même si l’horaire matinal n’est pas du goût de tout le monde. Une fois les pass sanitaires vérifiés, nous prenons place dans le car et partons en direction des Puys auvergnats.

Fait étonnant, le trajet est calme, très calme. Après vérification, tous sont très occupés par leurs petits écrans. Tout s’explique.

Quelques textos plus tard, nous nous arrêtons pour le repas méridien. Nous prenons d’assaut les tables de pique-niques et les bancs pour étaler nos repas sous un soleil radieux. Je ne vais pas m’attarder sur l’équilibre alimentaire qui s’étale devant nous mais le footing de demain devra être soutenu pour éliminer l’excédent de sucre avalé. Rassurez-vous, je m’en occuperai personnellement.

Je vous laisse, le car repart…

Une heure plus tard nous commençons à observer quelques changements dans les étendues planes qui nous accompagnent tout au long du voyage. Le paysage devient plus vallonné. Certains découvrent de vraies vaches en poussant des exclamations et nous traversons de jolis villages avec des décors d’automne que beaucoup trouvent dépeuplés. Juste le temps d’entrapercevoir les Pyus que nous arrivons à Châteauneuf-les-Bains. But de nos premières études.

Tout le monde descend ! Nous marchons jusqu’à la source Lefort. Et c’est le début du show de Mme Allaire qui s’enflamme devant ce petit jaillissement de petites bulles. Elle dirige les expériences d’une main de maître exploitant à merveille ses étudiants laborantins : Mme Morier et M. Donnadieu. Et moi ?

Excusez-moi… Je prends les photos !

L’eau est goutée, crachée, analysée pour en découvrir toutes les richesses et comparée à l’eau de la rivière. Nos jeunes scientifiques observent les réactions chimiques avec de l’eau de chaux et du nitrate d’argent pour en tirer des conclusions fortes utiles pour le contrôle du soir.

Au bout d’une heure trente, nous stoppons là nos études de terrain pour nous rendre sur notre 2ème site… Je vous tiens au courant.

Même pas le temps de souffler. Nous voilà à la roche Sauterre pour observer un impressionnant affleurement rocheux de plus de 5 millions d’années.

Pour l’observateur lambda que je suis, il ne s’agit, ni plus, ni moins, que d’un mur de (gros) cailloux. Mais après quelques remontrances du professeur de SVT, j’apprends qu’il s’agit d’une coulée de lave figée par le froid que l’on appelle basalte. Maxime me rapporte que celle-ci comporte des cristaux noirs (pyroxène) et verts (olivine). Merci pour les notes prises pendant les explications de Mme Allaire.

Les élèves partent ensuite à la recherche de ces petits cristaux pour en rapporter quelques échantillons au Chesnay.

Une fois la chasse au trésor terminée, nous grimpons au-dessus du site pour arriver sur un balcon d’où l’on peut admirer la chaîne des Pyus. Le spectacle ensoleillé qui s’étend devant nos yeux vaut bien les petits efforts que nous avons fourni.

Nous reprenons ensuite le car pour arriver au centre. Chaque groupe prend ses quartiers pour s’installer. Enfin surtout les filles car les garçons ne s’attardent que très peu dans leurs chambres, préférant rejoindre le terrain de football avant le diner.

Diner fort bon d’ailleurs. Soupe de poireaux, burger maison, frites et glaces. Vous pensez que la soirée est terminée. Mais que nenni… Retour d’expériences en SVT afin de valider les connaissances puis dictée ELA pour aborder notre projet sur le handicap et la solidarité que nous menons au collège chaque année.

Je reviens vous raconter la fin dès que les élèves dorment…

Bon, cela a été plus long que prévu mais il est temps pour nous de récupérer car demain nous avons footing au lever du jour.

  • Jour 2

Il fait encore nuit, M. Donnadieu et moi-même sommes en tenue d’athlète. Après quelques exercices de renforcement matinaux, je réveille en douceur le bâtiment des garçons avec une musique délicate. Certains esprits mal réveillés ne sont pas du même avis sur la qualité et le son du réveil.

Il y a une vingtaine de courageux qui prennent les chemins d’Auvergne sous une pleine lune éclatante. Notre joyeuse troupe court à travers la campagne pendant un petit quart d’heure avant de refaire le chemin inverse. A l’avant, M. Donnadieu donne le tempo aux plus actifs et nous montre qu’il n’a rien perdu de ses qualités de marathonien. A l’arrière, Mme Allaire soutient les retardataires qui se demandent pourquoi ils sont allés dans une telle galère. L’arrivée avec le lever du soleil sur les Puys gomme toutes ces interrogations et donne le sentiment à nos jeunes coureurs d’avoir réalisé un bel effort sportif.

Douche et petit-déjeuner pris, nous allons au parc de Vulcania.

Au menu : « le réveil des volcans d’Auvergne » pour se poser la question de savoir si les volcans d’Auvergne étaient réellement endormis. Visiblement, certains ont eu quelques frayeurs. N’est-ce pas Mme Morier ? Nous avons pu survoler les Puys avec « Premier envol », gérer une crise en atelier pratique pour éviter la destruction de Clermont-Ferrand (échec total !), embarquer sur écran géant pour un fabuleux voyage dans l’histoire des volcans… Et les plus téméraires sont allés à la découverte du laboratoire de surveillance et de recherche d’une équipe de sismologues, l’équipe “Namazu”, basé sur une faille sismique à l’activité instable.

Après ce programme bien chargé, nous sommes partis pour observer les célèbres orgues basaltiques proches du Puys de Dôme. Manque de chance, la route était coupée. Nous avons dû rebrousser chemin et revenir au centre.

Je passe sur le temps libre, les douches, le diner…

21h30 reprise des cours avec au menu : retour sur les questionnaires de Vulcania et intervention succincte sur les premiers secours. On observe de la bonne volonté mais surtout des visages bien fatigués, derrière les masques bien évidemment.

Du coup, ce soir le coucher a été nettement plus rapide. La pluie crépite sur le toit, accompagnée de ronflements dans toutes les chambres. A moins que ce soit le réveil des volcans endormis ?

 

  • Jour 3

Troisième jour et la pluie s’est arrêtée au réveil. De quoi nous laisser espérer une bonne journée. Le temps reste tout de même frais et ce malgré le soleil qui commence tout doucement à éclaircir les monts auvergnats.

On prend le petit déjeuner et direction la grotte de la pierre de Volvic. C’est une ancienne carrière d’extraction de trachyandésite creusée par la main de l’homme au cœur d’une coulée de lave du Volcan de la Nugère entré en éruption il y a 13 000 ans.

Nous parcourons un itinéraire en immersion au cœur de cette coulée travaillée à la force des bras par plusieurs génération de travailleurs et à l’origine de l’exploitation de l’eau de Volvic par la suite.

Après le déjeuner, nous commençons à grimper le Puy de Lassolas (1187m) et le Puy de la vache (1167m) pour notre première randonnée façonnée il y a déjà plus de 85OO ans. Et là, comment dire… L’enthousiasme des premiers qui cavalent tambour battant les hauteurs de scories se heurtent au pessimisme des autres déjà en souffrance…Après 2 minutes de marche. Sans doute les effets collatéraux des périodes de confinement.  Mais c’est à soixante, c’est-à-dire sans perte, que nous atteignons les crètes pour contempler l’étendue splendide des puys d’Auvergne. Magnifique ! Et avec du soleil.

Nous écoutons admirativement les explications de Mme Allaire sur la formation des volcans sur lesquels nous sommes assis. Nous en profitons une nouvelle fois pour observer le fameux “gorille”. Non, il ne s’agit pas de M. Nogaro… Mais d’un morceau de roche formé par la sublimation des fumerolles.

Puis nous redescendons au niveau des anciennes carrières pour observer des bombes inoffensives. Il y en a pour tous les goûts : en forme de boule, en forme de fuseau, en forme de choux-fleur, en forme de croute de pain… Vestiges de projetés de lave, provenant de la fragmentation d’un magma émis lors d’une éruption volcanique.

Juste le temps de prendre le gouter que nous retournons en randonnée. Je vous l’avais dit qu’on éliminerait les excédents de sucre et graisse du début de semaine. Petite marche mais assez pentue sur les sentiers menants au Puy de Vichâtel qui est un ancien volcan de type effusif. Là encore, le panorama est très joli. Nous en profitons pour compléter les connaissances de la journée. Puis nous descendons ensuite dans le cratère sans trop s’agiter de peur de réveiller un volcan endormi. Dès fois que… Je vous garantis que certains élèves n’étaient vraiment pas rassurés.

Enfin retour au centre pour le diner.

Les élèves montrent des signes évidents de fatigue. Ce qui peut se comprendre après une telle journée. Mais rien n’arrête leur entrain d’adolescents qu’il faut tout de même canaliser. Alors, reprise des cours pour un retour sur la journée. Mme Allaire et M. Donnadieu font des va-et-vient d’une salle à l’autre pour aider à compléter les questionnaires. Tandis que Mme Morier et M. Nogaro s’occupent des petits soins quotidiens.

Allez au lit ! On se retrouve demain.